Tout le monde est d'accord, à force de vivre sans aucune vision, dans le très court terme, ceux qui nous dirigent, perdent le nord. A tel point que, récemment, un grand économiste, écouté, a dit, texto : Jamais dans l'humanité, autant de gens aussi intelligents n'ont dit autant de c.....ies. Brrrr.. Pourquoi en sommes nous là ?
Prenons l'exemple du meurtre tragique d'un ado par un de ses copains, dans un lycée paisible. J'ai connu le même drame quand j'étais au lycée. A l'époque, les élèves se sont recueilli en silence, sans soutien psychologique, ni caméras, les gendarmes et les juges ont fait leur travail, les familles leurs deuils, l'auteur a été vite et peu condamné. il a poursuivi ses études à la légion étrangère. La « communauté éducative », du langage énarchique, ne s'est pas sentie en danger Aujourd'hui, trois heures après l'agression, le ministre passe à la télé, tel le Zorro d'Henri Salvador, qui arrive pour rétablir la paix menacée dans l'éducation nationale. Rien que ça ! Pourquoi ? Parce que ce ministre, comme les autres, est devenu esclave de la mode qui consiste à utiliser la télé pour y développer un faire savoir, assez souvent inversement proportionnel au savoir faire de l'intéressé. Certes, la compassion, l'émotion, qui conviennent aux tragédies, sont censées, avec les imprécations des saltimbanques qui jouent aux grands penseurs politiques, captiver l'intérêt de la ménagère de moins de 50 ans.
Tant pis pour le tintamarre médiatique qui met en scène l'affliction des familles qui ont plutôt besoin de paix, de justice et de silence. La publicité du ministre l'exige, lequel, comme tout ceux de l'Education nationale, depuis 40 ans, n'ont jamais pu gérer quoi que ce soit dans le Mammouth, cher au professeur Allégre, sauf quand l'émotion, la compassion, bien exploitées à la télévision permettent de passer à l'écran, sans se faire étriper par les dévoreurs de ministres du corps enseignant.
Tant pis pour les devoirs de vision auxquels le ministre de l'avenir du peuple français devrait consacrer l'essentiel de son temps, pourvu que la vision qu'il donne à l'écran montre la générosité de son cœur. Homme d'éducation, il devrait connaitre Chamfort : « On gouverne les hommes avec sa tète, on ne joue pas aux échecs avec son cœur ». Erreur funeste dont le peuple paie le prix fort! Quand on sait que le suivi, minute par minute, des interventions qui passent à la télé, révèlent un effondrement de l'audimat lorsqu' apparait un personnage politique à l'écran.
Conclusion : Nos politiques, ceux qui pratiquent la politique spectacle ne comprennent pas qu'elle est vaine, pire qu'elle leur est profondément nuisible.
Elle révèle, au grand jour, leur absence de vision, celle qu'ils devraient faire partager au peuple pour le mobiliser sur l'accomplissement de son destin. Elle révèle leur manque de savoir faire politique, alors que les plus responsables d'entre eux en ont fait un métier. Quelques soient leurs talents pour cultiver leur faire savoir, ils n'arrivent plus, au-delà de deux années de leur pouvoir, ni à séduire, ni à convaincre.
Encore moins à persuader - convaincre - à agir, ce qui entretient le blocage généralisé de la société française. Nous allons le vivre en 2010. Bonne année quand même.