La consolidation du pacte social par le sport
Les crises provoquent la désunion et la perte du goût de la compétition. Il faut en combattre les effets néfastes. Le sport est un moyen efficace dans ce combat. De tout temps il s'est affirmé porteur d'une double valeur de communion et de compétitivité. Il mobilise et valorise les communautés humaines. Première valeur mondiale d'adhésion par l'olympisme, le sport est une force de rassemblement pour la réussite. Il doit occuper une place prioritaire dans le pilotage de la crise qui se développe et des mutations qu'elle imposera.
Le sport a changé de statut. Il est le compagnon de toute une vie, celle d'un corps et d'un esprit sains. Il est éducatif, culturel et éthique comme les valeurs républicaines de la France. Le sport n'est plus que du sport. La vie sociétale des communautés multiculturelles et multi-ethniques a besoin de lui pour célébrer une identité partagée, motiver la jeunesse, valoriser le sens de l'effort, du travail et de la cohésion sociale. Mais le sport a aussi besoin de la société pour l'aider à se gouverner et à se réguler en se préservant de ses propres dérives.
La consolidation de la valeur du sport par la gouvernance et la régulation
La valeur sport, mondialisée par les spectacles, la communication et les richesses qu'elle produit, doit être préservée de l'effondrement que subit la valeur crédit, la confiance en l'avenir, faute d'arbitrage et d'arbitres qui auraient évité ses dérives. Chaque communauté, qui reconnaît la valeur sport doit y contribuer en aidant tous les opérateurs, de la commune à la nation, a adopter des pratiques de gouvernance et des principes de régulation. Sinon, ses propres excès - argent, triche, dopage, manipulation politique - conduiront, comme dans la finance, à un krach sportif qui ne laisserait plus aux peuples que les affrontements guerriers pour répondre à leurs besoins de se mobiliser et de se rassembler.
En France, le sujet est d'actualité. Les résultats olympiques sont en décalage avec ceux de nos compétiteurs habituels. L'ambition d'accueillir des événements mondiaux est freinée par un parc d'équipements inadaptés, par la survivance d'organisations sportives en millefeuilles, à l'identique des territoires, et par la méfiance à l'égard du dynamisme économique concurrentiel source d'innovation et de progrès. Ces handicaps desservent les actions menées pour consolider, par le sport, un pacte social qui s'effrite.
Imaginer le « contrat du plus sport »
Il faut élaborer un modèle de contrat souscrit par le pays, ses territoires et ses trois acteurs clés, l'économie, les collectivités et le mouvement sportif. Ce contrat serait encadré par les normes établies par la puissance publique arbitre suprême de la partie à jouer. Instrument créateur d'une gouvernance et d'une régulation efficientes, ces règles ne pourront être partagées et diffusées que si elles ont réfléchies, ensemble, par les acteurs clés. Ils sont les plus aptes à définir les équilibres qui préserveront le sport des excès du marché ou de l'idéologie qui ont montré leurs nuisances au cours des temps récents.
A l'évidence il faut réfléchir à ce mariage de raison entre le contrat et la loi pour mieux préparer l'action dont l'engagement s'impose.
Le rôle de la valeur sport, élément essentiel du concept du « contrat du plus sport » sous entend le « mieux sport ». L'élaboration du projet auquel pensent les rédacteurs de cette note passe d'abord par la double pédagogie du plus et du mieux.