- M. Michel ROUGER
Bonjour à toutes et à tous. Nous constatons la présence de tous les conférenciers. Le concluant est lui- même arrivé, nous allons commencer, d’abord en vous remerciant d'être venus rejoindre cette assemblée que nous avons réunie à votre intention, puis en passant la parole à Jean-Luc Fournier, vice-président de cette très accueillante et très honorable Maison.
- M. Jean-Luc FOURNIER
Bonjour, mesdames, messieurs les présidents, chers amis. Nous sommes très honorés de vous accueillir en cette fin d’après-midi dans les salons du Cercle France-Amériques, qui a été créé il y a plus de cent ans en 1909 par Gabriel Hanotaux afin de renforcer les liens d’amitié entre la France, les Etats-Unis et l'ensemble des pays du continent américain.
Nous sommes ici un lieu de dialogue et d'échanges et nous organisons de nombreuses conférences (plus de quatre-vingts) chaque année.
Nous vous proposons aujourd'hui de nous projeter dans la prochaine décennie 2010-2020 avec un sujet difficile et polémique sur l'opposition entre notre libéralisme occidental et le capitalisme oriental, en particulier chinois et hindou.
Cette conférence est organisée conjointement par l’Institut Presaje, l'association des anciens élèves de l’ESSEC (Essec Alumni) et le Cercle France-Amériques. Elle s'inscrit dans la ligne des conférences que nous avions déjà organisées, en particulier celle de décembre 2007 avec l’Institut Presaje sur le thème prémonitoire : « Les agences de notation et la crise du crédit : faux procès et vrais débats ».
Ce débat avait eu lieu neuf mois avant le début de la crise de septembre 2008 en présence de M. Eric Besson, du gouverneur de la Banque de France et du directeur de l'AMF.
Le verbatim de cette conférence est en ligne sur les sites de Presaje et de France- Amériques. Je vous incite à aller le consulter et même le télécharger pour que vous constatiez qu’il y avait peut-être, en décembre 2007, quelques inquiétudes, mais qui n’étaient pas à la mesure des séismes boursiers et financiers que nous avons rencontrés. Ce n'est pas compliqué : vous allez sur le site France-Amériques, vous téléchargez. Vous verrez que c’est très intéressant et très instructif.
Je tiens à remercier tout particulièrement nos amis de Presaje, le président Rouger et son équipe, qui ont, comme d’habitude, mis toute leur énergie pour l’organisation de ce colloque.
Merci aussi d'être venus si nombreux, et sachez que vous êtes toujours les bienvenus à France-Amériques. Je passe maintenant la parole au président Rouger. Monsieur le président.
- M. Michel ROUGER
Merci, Jean-Luc, et doublement merci pour l'accueil dans cette salle fort agréable.
Il est vrai que l’on a dit il y a deux ans des choses assez bizarres qu'il est à peine charitable de rappeler aujourd'hui quand l’on sait ce qui s'est passé depuis.
J’ai entendu il y a deux mois un des plus éminents économistes de Paris dire texto : « Jamais, dans l'humanité, autant de gens aussi intelligents ont dit autant de bêtises » et il a employé un mot beaucoup plus cru pour bien marquer la sévérité de son jugement.
Il y a dix ans, un ouvrage sur la Chine et l’Occident, que tout le monde ignore, a été édité par deux auteurs intéressants, qui ont eu le mérite, dans leur rédaction de l'époque, de dire, très justement, tout ce qu’il s'est passé au cours de la décennie 2000-2010.
De plus - c'est un peu ce qui m'avait conduit à organiser cette réunion ce soir -, ce qui figure dans ce petit ouvrage est la synthèse des multiples ouvrages des auteurs qui m’entourent, que ce soit pour Jean-Marc Daniel Le taureau face aux tigres, pour Xavier LAGARDE Juste capitalisme, pour Jean-Michel Quatrepoint La crise globale et La dernière bulle et évidemment pour Michel Guénaire Il faut terminer la révolution libérale.
Tout y est dit sur la vertu, le capitalisme, le libéralisme, évidemment l'industrie, la délocalisation, la mondialisation.
Je rappellerai, avant de passer la parole à Michel Guénaire, quelques brèves phrases :
« Face au modèle anglo-saxon d’un capitalisme pur, mais où les oligopoles tentent d’imposer leur loi... » - ce que les oligopoles financiers ont fait depuis - « ... l’Asie et l’Europe cherchent des voies à partir de sociétés riches en culture et en histoire, des voies qui combinent efficacité économique et harmonie sociétale. Mais la Chine a l’espoir de dépasser les autres pays dans cette recherche en n’abandonnant pas son expérience historique pourtant jalonnée d’échec douloureux ».
Il est probable, si l’on relit cet ouvrage dans dix ans, que l’on vérifiera le bien- fondé du propos que je termine par une autre citation :
«Les Chinois sont désormais maîtres des prix de presque tous les biens industriels. Ils sont à leur tour en mesure de concevoir des produits nouveaux et des marques mondiales, puis de contrôler leur marketing national et international ».
J'étais il y a dix ans en Chine dans une mission commerciale. Nous y étions avec ma femme il y a trente ans dans une mission semi-commerciale, semi-touristique. Un de mes amis, qui a rencontré le Premier ministre chinois au moment de la visite de Barack Obama, a dit : « J’avais la trouille qu'ils soient devenus les patrons dans dix ans. J’ai maintenant la certitude qu'ils le seront dans cinq ans ».
- Une Intervenante
Quel est le titre du livre ?
- M. Michel ROUGER
C’est : La victoire de la Chine, l’Occident piégé par la mondialisation par Jean Mandelbaum et Daniel Haber.
Je l’ai retrouvé dans ma bibliothèque au moment d'un déménagement il y a quelques mois. Les déménagements ont le bonheur de faire ressortir les choses. Si vous souhaitez vous le faire communiquer, soyez gentils de le demander à Presaje. Je ferai le nécessaire pour essayer de fournir ceux qui le souhaiteraient.