Comme toujours, lorsqu'il est confronté à une crise qu'il ne peut pas résoudre, l'Etat Français, grand administrateur de l'économie, procède à une analyse superficielle des conséquences observées, désigne un fautif, et le pénalise pour le dommage subi.
Le patron, par principe suspect, subit la punition bien connue : Taxe ton patron tous les matins, si tu ne sais pas pourquoi, lui le sait ». Ca ne résout pas le problème posé, mais ça fait toujours du bien de sacrifier le bouc.
Et voila que, pour la première fois depuis 30 ans, il ne suffit plus de hurler après les conséquences d'une crise économique, politique, sociale et morale, ni de taper sur les entrepreneurs, tant les véritables causes sont devenues éclatantes, lorsque l'on compare les évolutions respectives de l'Allemagne et de la France. Les négligences accumulées d'un pouvoir d'Etat trop monarchique face aux évolutions géo politiques de l'Europe, ont suffi, pour entrainer les maux que subissent les Français.
L'affaire débute il y a 30 ans, lorsque la France s'est engagée dans une collectivisation de son économie, exception politique et historique incompréhensible en occident, pour rejoindre le modèle d'économie collectiviste qui allait disparaitre dans l'effondrement de la Russie et de ses satellites. Les entrepreneurs qui voyaient leur développement dans l'ouverture vers le monde, ont du rebrousser chemin, assignés à résidence par le contrôle des changes, avant d'être corsetés par le fameux Ni-Ni qui congelait l'économie. Dix ans furent perdus dans cet aller - retour.
L'affaire s'est aggravée, il y a 20 ans, sous le règne finissant de F.Mitterrand par la négligence avec laquelle la réunification de l'Allemagne a été traitée. Elle se révèle catastrophique aujourd'hui, alors que ses héritiers spirituels sont au pouvoir. Jusqu'en 1992 les 2 pays étaient coupés en deux. L'Allemagne avec son économie à l'ouest et son idéologie collectiviste à l'est, bien séparées par le rideau de fer. La France avec son économie productive dans le privé, son idéologie collectiviste au cœur de son Etat. En dix a ns l'Allemagne s'est débarrassée de l'idéologie pernicieuse qui l'aurait bridée. La France l'a conservée. On connait le résultat. 20 ans de perdus.
La réalité va finir par s'imposer, de gré ou de force. L'Allemagne n'a aucune raison de nous aider. Elle a retrouvé sa puissance, sa première place en Europe. D'autant plus que la France dispose de tous les moyens pour s'en sortir, à condition d'arrêter de rêvasser. Pour le moment la politique économique s'inspire de la célèbre fable de La Fontaine, le Meunier, son Fils et l'âne. Avec l'entreprise dans le rôle de l'âne, subissant les caprices des uns et des autres, sous les quolibets, l'État dans le rôle du Meunier, toujours prêt à se faire porter par l'Âne, et le financier dans le rôle du fils, tout aussi prêt à vivre sur le dos de l'Âne, comme à partager son bon dos avec l'Etat, tout en lui chipotant l'avoine qu'il quémande en vain.
On ne voit pas comment le développement de ce modèle pourrait être durable.