La France dans l’ambiguïté d’un « consensus délégataire » au profit de l’Etat
par Michel Rouger, président de l’institut Presaje
La Cinquième République a eu le mérite de rendre possible l’avènement d’un pouvoir majoritaire dans un pays poussé par nature à la division et à l’affrontement. Mais la France ne se donne un chef qu’à titre provisoire. Le consensus à la française est « roublard et compliqué » explique Michel Rouger. C’est l’Etat qui, depuis Richelieu, bénéficie d’un « consensus délégataire ». Une exception française derrière laquelle se dissimule un « consensus de repli ou d’abandon » dans les périodes troubles. Comme celle que vit la France depuis vingt ans...
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La recherche de consensus ou l’apprentissage du nouvel art de vivre ensemble
par Armand Braun, président de la Société internationale des conseillers de synthèse
Au départ, deux points de vue opposés. A l’arrivée, un compromis en vue d’une action commune. Dans les sociétés traditionnelles, le « consensus » est l’aboutissement de longues approches et de longs palabres. Mais qu’en est-il dans le monde crispé et pressé de ce début de XXIème siècle ? Armand Braun voit trois difficultés à surmonter dans le contexte actuel. D’abord prendre acte d’un durcissement général des antagonismes. Ensuite, surmonter un diffus sentiment de défiance. Enfin, civiliser les moeurs de la société numérique.
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Les voies étroites d’un « consensus minimum » pour sortir de l’immobilisme
par Emile Favard, journaliste, fondateur de la « Lettre Gestion Sociale », ancien rédacteur en chef des « Echos »
Mieux vaut une franche dispute qu’un consensus mou. Mais pour avancer, il faut bien à un certain moment parvenir au compromis qui permettra un déblocage. Or tout est fait dans notre pays pour encourager les comportements immobilistes, l’enfermement dans le bunker de ses idées, de son parti ou de sa communauté. Un exemple : tout projet nouveau est étrillé chaque jour par une coalition d’humoristes lyncheurs et d’éditorialistes donneurs de leçons. Pas de consensus sans retour au réel et sans une part de confiance et de bienveillance...
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Un exemple de sujet sensible : le débat sur la fin de vie
Un consensus par défaut ?
par Thomas CASSUTO, magistrat, docteur en droit
Le législateur, le juge, la jurisprudence, le médecin, le patient. Pas facile de construire un consensus sur un sujet aussi délicat que la fin de vie, explique Thomas Cassuto. Un sujet passionnel dont le traitement maladroit dans les médias ou dans une instance professionnelle peut conduire à la rupture du fragile équilibre entre sensibilités différentes. Or il a suffi de l’emploi de l’expression « assistance à mourir » par l’Ordre national des médecins pour rouvrir une controverse que l’on croyait éteinte depuis la loi Leonetti.
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La politique sur le ring : quand la loi encourage et organise l’antagonisme
par Gérard Moatti, journaliste, ancien rédacteur en chef de « L’Expansion » et de « Sociétal »
La pratique de l’invective en politique et le combat mortel entre deux camps sont les conséquences objectives de la loi constitutionnelle constate Gérard Moatti. Notre pays se fracture au second tour de l’élection présidentielle. Le quinquennat impose aux présidentiables de taper très vite et très fort. Et la « politique spectacle » ne ferait pas recette sans d’incessantes surenchères démagogiques.
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Partis pris, diagnostics bâclés
par Albert Merlin, vice-président de l’institut Presaje
Les républiques changent, la France reste en tête du palmarès de la discorde. Pourquoi cet éternel climat de guerre civile ? Albert Merlin avance deux explications. D’abord un excès « d’imagination créatrice » qui transforme la vie publique en foire permanente aux idées. Ensuite, un défaut de rigueur dans la controverse économique. L’expression des opinions précède l’analyse sereine des faits.
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Les Français parlent-ils tous la même langue ?
Pas de consensus sans accord préalable sur le sens des mots
par Jacques Barraux, journaliste, institut Presaje
Il y a deux formes de consensus : le consensus d’analyse et le consensus de l’action. Le premier conditionne le second. Pas d’action commune possible entre deux partenaires de bords différents sans une entente préalable sur le sens des mots et les données d’un problème. Pour Jacques Barraux, c’est là où les Français ont un sérieux handicap à remonter.
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La « fabrique » du consensus : un lent cheminement, une rencontre incarnée
Témoignage
par Bernard Lecherbonnier, éditeur, directeur de recherche à l’Université de Paris
Le consensus ne se décrète pas. Il se façonne, se construit jour après jour. Aucune recette de management ne vient au secours d’un leader incapable de motiver et de rassembler autour d’un projet. Le consensus nait de la rencontre au quotidien, de l’intériorisation progressive d’opinions ou de valeurs communes ainsi que l’explique Bernard Lecherbonnier à travers deux expériences vécues.
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La défiance, obstacle à un « consensus de diagnostic » sur le stress au travail dans l’entreprise
par Patrick Légeron, psychiatre, fondateur du cabinet Stimulus
La question posée illustre la difficulté du dialogue entre deux camps : « Avant de parler de stress au travail, dites-nous si vous êtes du côté du patron ou du côté des salariés ! ». En intervenant dans une entreprise déstabilisée par des affaires de suicides, Patrick Légeron n’avait d’autre intention que de construire un « consensus de diagnostic ». Il a pris alors la mesure de la chape de défiance qui pèse sur le monde du travail.
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